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INTERNATIONAL - "Aujourd'hui, la France n'est pas submergée". En réponse à Marine Le Pen qui l'accusait de "sacrifier" Calais en annonçant la construction d'un campement humanitaire pour 1500 migrants, Manuel Valls a rappelé le 31 août qu'en Europe, c'est l'Allemagne qui accueille - de loin - le plus de demandeurs d'asile. Et un peu plus depuis que des milliers de migrants ont passé les frontières hongroise et autrichienne. "On parle de 800.000 personnes pour ce qui concerne l'Allemagne. En France, les chiffres restent stables", a souligné le premier ministre.

Longtemps première en Europe, la France n'est effectivement plus qu'au 4e rang des demandes d'asile en 2014 et a même enregistré une légère baisse l'an dernier, à contre-courant de ses voisins (+44% en moyenne dans l'Union européenne). Face aux 64.000 demandeurs, moins de 30.000 places existent dans des structures d'hébergement adaptées et la durée d'obtention du statut de réfugié s'étire en longueur. Comment expliquer que l'Allemagne et les pays du Nord aient connu une évolution inverse?

Un "choix" plus limité qu'il n'y paraît
migrants allemagne
Des migrants tentent de franchir un mur de barbelés vers la Hongrie
Avec 81.000 demandes en 2014, la Suède est le pays le plus demandé proportionnellement à sa population. En 2014, l'Allemagne a elle enregistré 203.000 demandes et rien qu'au 1er trimestre 2015, elle a accueilli 73.000 personnes (40% du total). Début septembre, plus de 2000 migrants sont encore arrivés en Bavière en seulement 24h, un record. La Norvège ou l'Islande envisagent aussi d'accueillir davantage de migrants, mais ces pays ne sont pas les seuls à être recherchés.

Depuis le début de l'année, plus de 115.000 migrants - dont de nombreux réfugiés syriens ou érythréens - sont par ailleurs arrivés par la mer en Italie, et le double en Grèce, selon le dernier bilan des autorités. La différence, souligne Slate, c'est que la majorité de ceux qui parviennent en Grèce "continuent leur voyage direction la Macédoine et la Serbie". Même chose pour l'Italie où, sur 170.000 réfugiés arrivés en 2014, seulement 63.000 ont déposé une demande d’asile rappelle France Info.

Autres pays à connaître un afflux massif, ceux des Balkans ainsi que la Hongrie (32.000 demandes accordées, soit 18% du total européen), qui restent aussi avant tout des points d'entrée pour l'UE et l'espace Schengen pour les migrants, nombreux à se plaindre des conditions de vie sur place et de mauvais traitements. Pour y mettre fin, le premier ministre hongrois Viktor Orban a d'ailleurs fait installer une clôture avec la frontière serbe.

Parmi les destinations les plus convoitées, on retrouve enfin le Royaume-Uni, selon les chiffres d'Eurostat. Espéré par les migrants qui vivent dans la "New Jungle" de Calais, le pays a affiché sa fermeté en renforçant les mesures destinées à empêcher les réfugiés de traverser le tunnel sous la Manche.


Selon les chiffres officiels, seules 216 "personnes vulnérables" ont été accueillies en tant que réfugiés au Royaume-Uni depuis mars 2014 et au total 5000 Syriens ont obtenu l'asile au cours des quatre dernières années. La photo de l'enfant syrien noyé qui a bouleversé l'Europe va-t-elle changer les choses? David Cameron a en tout cas indiqué vendredi 4 septembre que son pays était prêt à accueillir des milliers de réfugiés syriens supplémentaires. 15.000, selon l'hebdomadaire Sunday Times.

Allemagne et Suède se sont donc montrées les plus ouvertes ces derniers mois. Comme le rappelait en juin France Info citant les chiffres d'Eurostat, la première a répondu positivement à 48,9% des demandes qu'elle a reçu en 2014, et ce chiffre monte à 82,7% pour la seconde (contre seulement 30,1% pour la France) ce qui les rend évidemment plus "attractives" aux yeux des réfugiés.

Des pays à l'image accueillante
migrants allemagne
Un policier allemand et un enfant syrien à Munich
L'accueil est réputé meilleur qu'ailleurs en Allemagne et Berlin a encore gagné en popularité en renonçant, à la fin du mois d'août, à renvoyer les Syriens fuyant la guerre vers leur pays d'entrée dans l'UE, ce qui lui a valu des critiques mais aussi des louanges en Europe.

Le sort de ces voyageurs, qui pour certains ont mis un mois à arriver depuis leur départ d'Alep, ville syrienne déchirée par la guerre civile, a d'ailleurs déclenché une vague de solidarité avec des dizaines de Munichois apportant habits, nourriture, eau et couches. Aux points de collecte de la gare, les offres d'assistance fusaient: "On a amené de quoi boire", "De quoi avez-vous encore besoin?" ou encore "Comment puis-je aider?".

Foyers incendiés, violences xénophobes... l'Allemagne a aussi été confrontée à une flambée de violence xénophobe, alimentée par l'extrême-droite, face à l'afflux de réfugiés. Contrastant fortement avec ces débordements, des mouvements d'aide spontanés se sont organisés ces dernières semaines en Allemagne, qu'il s'agisse d'accueillir les migrants ou de les nourrir, et les messages de solidarité se sont multipliés. De quoi renforcer la réputation d'accueil du pays.



La Suède fait également figure de destination privilégiée des migrants qui fuient les conflits, la dictature ou la misère, avec son généreux système social et sa réputation de tolérance. Le parti des Démocrates de Suède (extrême-droite), arrivé pour la première fois en tête dans un récent sondage, dénonce justement cette politique d'ouverture de la Suède et son système d'aides sociales, estimant qu'ils contribuent à l'actuel afflux de migrants en Europe.

Même si les réfugiés se retrouvent parfois dans des centres d'accueil très isolés, comme en Laponie, Mediapart note qu'en Suède, "aucun réfugié ne dort dehors, à la différence d’autres pays européens dont la France où l’attente pour accéder à un foyer excède trois ou quatre mois voire plus". Chercheur à Sciences Po et spécialiste des migrations, François Gemenne confirme que "les demandeurs d'asile perçoivent la France comme peu accueillante".


Pascal Brice, directeur de l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra), souligne par ailleurs que Suède et Allemagne sont "deux pays où des communautés syriennes sont installées de longue date, en particuliers des Kurdes syriens". Dès le début de la guerre en Syrie, les deux Etats ont offert une protection aux réfugiés fuyant le conflit, note l'ONG Human Rights Watch.

Moins ouverte que la Suède, la Norvège reste recherchée, à tel point que quelques dizaines de Syriens ont décidé de prendre la route du nord en passant par la Russie et l'Arctique pour gagner le pays. Contrairement à ce qui peut se passer ailleurs en Europe, les migrants ne sont pas refoulés à la frontière norvégienne. Une fois celle-ci franchie, ils sont transportés vers Oslo où leur demande d'asile est enregistrée pour être traitée.

L'argument économique
migrants allemagne
Des migrants font la queue pour prendre un bus à Munich
Evidemment, cette attractivité va de pair avec la santé économique des pays concernés. "Le monde voit l'Allemagne comme une terre d'espoir et d'opportunités, et cela n'a pas toujours été le cas", a récemment souligné Angela Merkel, assurant que l'économie du pays était "solide" et son marché du travail "robuste et même prêt à absorber" de la main-d'œuvre. Si la croissance allemande stagne, le taux de chômage est ainsi de seulement 4,7% et la démographie toujours déclinante, d'où un besoin réciproque.

"La première économie d'Europe est plutôt favorable à l'accueil des migrants alors qu'elle pourrait manquer de six millions d'actifs en 2030", souligne Francetvinfo citant Achim Dercks, vice-président des chambres de commerce et d'industrie d'Allemagne: "Nous avons besoin de main-d'œuvre dans les domaines de l'hôtellerie, de la gastronomie, de la logistique ainsi que dans les secteurs de la santé et des soins aux personnes âgées".



Une réalité propre à l'Allemagne? "Les Français perçoivent la France comme un pays affaibli économiquement, au chômage élevé, aux ressources publiques rares, et à la population immigrée déjà relativement importante" relève Jérôme Fourquet de l'Ifop, alors qu'en Allemagne, "où l'économie est florissante et la démographie en berne, les Allemands ont conscience qu'ils ont les moyens et besoin de ces immigrés", explique-t-il.
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Le sort de ces voyageurs, qui pour certains ont mis un mois à arriver depuis leur départ d'Alep, ville syrienne déchirée par la guerre civile, a d'ailleurs déclenché une vague de solidarité avec des dizaines de Munichois apportant habits, nourriture, eau et couches. Aux points de collecte de la gare, les offres d'assistance fusaient: "On a amené de quoi boire", "De quoi avez-vous encore besoin?" ou encore "Comment puis-je aider?".

Foyers incendiés, violences xénophobes... l'Allemagne a aussi été confrontée à une flambée de violence xénophobe, alimentée par l'extrême-droite, face à l'afflux de réfugiés. Contrastant fortement avec ces débordements, des mouvements d'aide spontanés se sont organisés ces dernières semaines en Allemagne, qu'il s'agisse d'accueillir les migrants ou de les nourrir, et les messages de solidarité se sont multipliés. De quoi renforcer la réputation d'accueil du pays.



La Suède fait également figure de destination privilégiée des migrants qui fuient les conflits, la dictature ou la misère, avec son généreux système social et sa réputation de tolérance. Le parti des Démocrates de Suède (extrême-droite), arrivé pour la première fois en tête dans un récent sondage, dénonce justement cette politique d'ouverture de la Suède et son système d'aides sociales, estimant qu'ils contribuent à l'actuel afflux de migrants en Europe.

Même si les réfugiés se retrouvent parfois dans des centres d'accueil très isolés, comme en Laponie, Mediapart note qu'en Suède, "aucun réfugié ne dort dehors, à la différence d’autres pays européens dont la France où l’attente pour accéder à un foyer excède trois ou quatre mois voire plus". Chercheur à Sciences Po et spécialiste des migrations, François Gemenne confirme que "les demandeurs d'asile perçoivent la France comme peu accueillante".


Pascal Brice, directeur de l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra), souligne par ailleurs que Suède et Allemagne sont "deux pays où des communautés syriennes sont installées de longue date, en particuliers des Kurdes syriens". Dès le début de la guerre en Syrie, les deux Etats ont offert une protection aux réfugiés fuyant le conflit, note l'ONG Human Rights Watch.

Moins ouverte que la Suède, la Norvège reste recherchée, à tel point que quelques dizaines de Syriens ont décidé de prendre la route du nord en passant par la Russie et l'Arctique pour gagner le pays. Contrairement à ce qui peut se passer ailleurs en Europe, les migrants ne sont pas refoulés à la frontière norvégienne. Une fois celle-ci franchie, ils sont transportés vers Oslo où leur demande d'asile est enregistrée pour être traitée.

L'argument économique
migrants allemagne
Des migrants font la queue pour prendre un bus à Munich
Evidemment, cette attractivité va de pair avec la santé économique des pays concernés. "Le monde voit l'Allemagne comme une terre d'espoir et d'opportunités, et cela n'a pas toujours été le cas", a récemment souligné Angela Merkel, assurant que l'économie du pays était "solide" et son marché du travail "robuste et même prêt à absorber" de la main-d'œuvre. Si la croissance allemande stagne, le taux de chômage est ainsi de seulement 4,7% et la démographie toujours déclinante, d'où un besoin réciproque.

"La première économie d'Europe est plutôt favorable à l'accueil des migrants alors qu'elle pourrait manquer de six millions d'actifs en 2030", souligne Francetvinfo citant Achim Dercks, vice-président des chambres de commerce et d'industrie d'Allemagne: "Nous avons besoin de main-d'œuvre dans les domaines de l'hôtellerie, de la gastronomie, de la logistique ainsi que dans les secteurs de la santé et des soins aux personnes âgées".



Une réalité propre à l'Allemagne? "Les Français perçoivent la France comme un pays affaibli économiquement, au chômage élevé, aux ressources publiques rares, et à la population immigrée déjà relativement importante" relève Jérôme Fourquet de l'Ifop, alors qu'en Allemagne, "où l'économie est florissante et la démographie en berne, les Allemands ont conscience qu'ils ont les moyens et besoin de ces immigrés", explique-t-il.
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