Blandine le Callet, whose novel The Ballad of Lila K competed for the 1st prize of the digital book, tells what pushed her to write her book.How did you get the idea of this book and in what state of mind do you have it written?At halfway between the novel of anticipation and initiation, Blandine Le Callet changes registry with the Ballad of Lila K.The Ballad of Lila K me was inspired by a fact of the 1980s: the discovery of a small boy who lived locked up in a closet. Years later, I read in the press the testimony of this martyr child, which was rebuilt and spoke of his experience with clarity, while expressing an immense love for his mother. This love surviving abuse seemed both beautiful and unthinkable, and it is this mystery which served as a starting point to the novel. In the Ballad of Lila K, I wanted to tell the chaotic reconstruction of a broken child, and the investigation to find her mother in which she remains attached by a bond of love. But I realized pretty quickly that this novel might turn to the sociological evidence of child abuse, what I wanted at all costs to avoid. So I decided to place the action in a slightly futuristic world, projecting trends that seem to draw in our contemporary society. I "recovered" a fiction universe I had put in place for another project, started there nearly fifteen years and remained unfinished. This allowed me to enrich the personal story of Lila from a political background, addressing themes that keep me in heart. L'écriture de La Ballade de Lila K n'a pas été simple: j'avais conscience de m'atteler à un projet ambitieux et je me suis demandé jusqu'à la fin si j'arriverais à le mener à bien. J'avais aussi conscience de prendre le risque de déconcerter mon éditeur et mes lecteurs, en écrivant un roman très différent du premier, Une pièce montée. À cela s'est ajoutée la difficulté inhérente à l'écriture, les doutes constants sur la qualité de mon travail, les moments de profond découragement... J'ai failli plusieurs fois abandonner ; mais comme Lila, je suis tenace, et à l'arrivée, j'éprouve une grande fierté d'avoir terminé ce roman. Comment avez-vous perçu les chroniques de nos jurés à l'égard de votre livre?Je ne sais pas si j'ai lu toutes les chroniques concernant mon livre, mais celles dont j'ai pris connaissance m'ont toujours semblé portées par un véritable respect de l'oeuvre, même lorsqu'elles étaient réservées. Dans la plupart des chroniques, j'ai apprécié l'alliance d'une subjectivité assumée - les jurés expriment ce qu'ils ont ressenti à la lecture du livre - et d'un véritable souci d'analyse et d'argumentation. Comme souvent lorsque je lis une critique (positive ou négative) de mon livre, cela m'a donné envie d'en rencontrer les auteurs pour en discuter avec eux. En tant qu'auteur, que vous inspire le livre numérique?Cela fait des années que je côtoie les livres sous forme numérique, dans le cadre de ma profession (en dehors de mon activité d'écrivain, je suis enseignant-chercheur à l'université), et j'ai pu mesurer les avantages de la numérisation. Elle permet l'accès à des textes rares ou fragiles qu'il serait quasiment impossible de consulter par les voies "classiques"; elle permet aussi de découvrir des textes, car le vagabondage d'une oeuvre à l'autre est facile et rapide. Pour moi, cela représente un gain intellectuel considérable, mais aussi un gain de temps et d'argent. En tant qu'auteur, je crois que le livre numérique va permettre l'invention de nouvelles formes de littérature: des formes mixtes, intégrant des séquences cinématographiques, des illustrations ou de la musique; le numérique facilitera des formes de récit "en étoile", offrant le choix entre plusieurs versions de l'histoire. Je suis sûre que des auteurs comme Perec ou Queneau auraient été passionnés par l'irruption de ce nouvel "outil" sur la scène littéraire. Mon enthousiasme n'est pourtant pas dénué d'inquiétude face à la montée de la censure, et d'une tendance à la révision des oeuvres. Dans une édition de l'Huckleberry Finn de Mark Twain récemment parue, le mot "nigger" et été remplacé par le mot "slave". Je trouve scandaleuse cette réécriture, au nom de principes sans doute très respectables mais qui, à mon avis, trouvent là une application aussi imbécile que dangereuse. Ce qui m'inquiète avec le numérique, c'est qu'il rend la mise en oeuvre de ce type de censure techniquement très facile, et invisible. C'est du reste l'un des thèmes de La ballade de Lila K: dans le cadre de son travail à la Grande Bibliothèque, Lila passe son temps à numériser des oeuvres et des articles, tout en effectuant coupures et modifications en fonction des directives de sa hiérarchie. Réel enthousiasme donc, mais prudence. Je crois qu'il est important de ne pas se contenter des facilités que nous offre l'accès aux oeuvres sous une forme dématérialisée. Le numérique est un progrès, mais il ne faut pas oublier que nous ne possédons véritablement le texte que lorsque nous le détenons sous sa forme papier.
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